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Dans un atelier d’artiste, trois femmes – une danseuse et deux actrices – se mettent « au travail » pour reconstituer le portrait de Marguerite Porete, une femme dont on ne sait presque rien, sinon le jour et les circonstances tragiques de sa mort en 1310, et qu’un seul livre connu d’elle a traversé les siècles : Le miroir des âmes simples et anéanties, un traité de vie spirituelle à l’ampleur et à la beauté fulgurantes.

Pièce en trois parties écrite par Stéphanie Jasmin, LES MARGUERITE(S) présente ainsi trois variations, trois approches autour d’un seul matériau, le livre Le miroir des âmes simples et anéanties, écrit par Marguerite Porete à la fin du XIIIe siècle. Cette écrivaine, qui occupe une place singulière parmi les grandes auteures mystiques du Moyen Âge, est aujourd’hui seulement connue par son livre qui a perduré malgré un premier autodafé et par le procès de l’Inquisition qui l’a conduite quelques années plus tard au bûcher sur la Place de Grève à Paris.

Pour mener une sorte d’enquête poétique et imaginaire sur cette femme dont la vie reste énigmatique, Stéphanie Jasmin s’est inspirée de la forme du procès. Ainsi, pour rendre compte du silence que Marguerite Porete a opposé à la cour, elle fait appel à la danseuse et chorégraphe Louise Lecavalier. En guise de nouveaux témoins, au lieu des vingt et un théologiens qui avaient à l’époque étudié les extraits litigieux de son livre, ce sont cinq femmes, des Marguerite qui ont toutes existé, qui prendront la parole l’une après l’autre. Ces Marguerite historiques, de Marguerite de Constantinople à Marguerite Duras en passant par Marguerite de Navarre, Marguerite d’York et Marguerite d’Oingt, sont interprétées sur scène par Céline Bonnier ou Évelyne Rompré (en alternance selon un calendrier déterminé de représentations). Ces femmes, qui ont tissé un lien rêvé, réel ou hypothétique avec Marguerite Porete et son livre, révéleront aussi une part d’elles-mêmes à travers leurs témoignages, miroitant entre elles leur rapport à l’écriture, à la création, à l’identité féminine et à la transmission de la mémoire. Pour clore ce triptyque apparaîtra une jeune fille d’aujourd’hui (Sophie Desmarais) qui a trouvé le livre par hasard…

Cet atelier où se tissent en écho les mots et les gestes de ces trois artistes devient ainsi un lieu concret de fabrication, de création et de travail; un « théâtre qui se fait » où chacune met en place une performance pour composer le portrait cubiste d’un sujet dont plusieurs clés sont manquantes. La pièce LES MARGUERITE(S) sera habitée par la musique d’Ana Sokolović et par la présence fantomatique du personnage vidéo développé au fil des années par Stéphanie Jasmin et Denis Marleau qui en cosignent la mise en scène.

En coproduction avec ESPACE GO, UBU propose ce projet inédit de création qui marque la réouverture du Théâtre ESPACE GO après des travaux de réparation. Depuis 2006, les deux compagnies ont présenté conjointement une dizaine de créations marquantes dont CE QUI MEURT EN DERNIER de Normand Chaurette, JACKIE d’Elfriede Jelinek, LE DERNIER FEU de Dea Loher, LA VILLE de Martin Crimp et AVANT-GARDE de Marieluise Fleisser.

« Il ne faut pas brûler les livres.
Il ne faut pas brûler les femmes qui écrivent des livres.
Cette femme qui écrit,
Marguerite Porete,
A fait de l’anéantissement le cœur de son livre.
Anéantissement comme allègement,
Pas comme destruction. »


Texte : Stéphanie Jasmin
Mise en scène et vidéo : Denis Marleau + Stéphanie Jasmin

Avec Céline Bonnier ou Évelyne Rompré (en alternance selon un calendrier déterminé de représentations – voir ci-bas) + Sophie Desmarais + Louise Lecavalier

Assistance à la mise en scène et technicienne : Carol-Anne Bourgon Sicard
Scénographie : Stéphanie Jasmin
Musique : Ana Sokolović
Chorégraphie : Louise Lecavalier
Lumières : Marc Parent
Costumes : Ginette Noiseux + Angelo Barsetti
Design sonore, régie son et micros : Julien Éclancher
Sculptures : Claude Rodrigue
Diffusion, montage et régie vidéo : Pierre Laniel
Maquillages et coiffures : Angelo Barsetti
Assistance aux décors : Stéphane Longpré
Régie lumières : Lee Anholt

Une coproduction ESPACE GO + UBU compagnie de création